Description du livre
Jean-François Louis Merlet (1878-1942)
"Au rez-de-chaussée d’un très bel immeuble de la rue Taitbout, étaient installés les bureaux somptueux de la Banque commerciale des valeurs agricoles, montée au capital de trois millions versés et ayant à sa tête un comité composé de braves gens et aussi d’aigrefins, soigneusement dissimulés sous des noms d’emprunt.
Le président, M. du Coulier, était un ancien sénateur, faisant déjà partie de plusieurs sociétés financières notoires. Il inspirait confiance. Sa probité était hautement reconnue par tous, mais il ne paraissait pas très au courant des combinaisons de la dernière heure et des opérations contestables ou scabreuses de la banque nouvelle à laquelle il avait prêté l’autorité de son nom.
Autour de lui grouillait une séquelle d’employés admirablement stylés par les deux directeurs effectifs : Henri de Boisaubry, de son véritable nom Henri Béragne, et Fernand Calmonne, ancien receveur des finances, qui avait quitté l’administration pour un emploi plus lucratif, après avoir fait valoir, prématurément, pour des raisons de santé, ses droits à la retraite, après une affaire assez délicate.
Tous deux étaient peu scrupuleux, et, à la vérité, cherchaient à attirer les gogos en leur antre dont l’apparence était certainement trompeuse.
Boisaubry et Calmonne, toujours très dignes et d’une tenue irréprochable, sérieux et ponctuels, jouaient à merveille le rôle qu’ils s’étaient assigné.
Lors des réunions semestrielles du conseil d’administration, on se plaisait à rendre hommage à leurs qualités.
Le revers de la médaille était moins brillant."
Rémy et Marco s’échappent du bagne, portés par une certitude : El Dorado existe. Ils savent où aller. Une pirogue, un fleuve — et cette légende qui brûle plus fort que la peur. Mais à mesure qu’ils s’enfoncent dans la jungle, ce n’est pas l’or qui les attend, c’est ce qu’ils sont prêts à perdre pour l’atteindre. Car El Dorado n’est pas un rêve. C’est une épreuve. Et elle ne laisse personne intact.